Témoignages touchants

Elvis RWAMIGABO, bénévole dans le service psychosocial

Publié le 03/08/2020
Dans mon enfance, en allant à l’école secondaire, je rencontrais souvent des enfants en situation de rue, dormant sous les porches des magasins et des boutiques commerciales ; parfois, les propriétaires les chassaient sans prendre la peine d’analyser leurs situations en prétextant que ce sont eux qui reviennent pour voler. La plupart de ces enfants sont des orphelins, parfois porteurs du VIH. Cette expérience répétitive a beaucoup marqué ma vie de telle manière qu’à l’université, je ne voulais faire que des études en psychologie sociale. Le SYM a été une bonne opportunité pour pouvoir rentrer effectivement dans ce domaine notamment avec le service psychosocial. Ce fut l’occasion de connaitre quelques-unes des motivations profondes des gens qui viennent se faire dépister. En général, la décision d’aller se faire dépister n’est pas facile à prendre ; il faut affronter les regards avant d’atteindre quelqu’un à qui exposer sa situation. C’est le cas de cette dame que j’ai rencontrée ; je n’arrivais pas à comprendre pourquoi sa charge virale restait dans une situation inquiétante. Elle avait des difficultés à partager ce qui bloque dans sa vie privée. En réalité, n’ayant pas une bonne alimentation, les médicaments lui faisaient mal et elle finissait par ne pas prendre les médicaments. Son cas m’a aidé à comprendre la spécificité du SYM : une inter-collaboration avec d’autres services surtout pour une prise en charge économique pour les plus vulnérables. Le circuit thérapeutique exige d’autres structures sociales pour appuyer la prise des médicaments ; d’où l’on retrouve la raison d’être du projet NUREM.